Les dérives de la formation des élus continuent

Début 2020, Mediapart révélait les graves dérives du Droit Individuel à la Formation des Elus locaux (DIFE), dispositif de formation des élus locaux géré par la Caisse des dépôts et consignations, qui avait englouti 20 millions d’euros en 2019. Un an plus tard, rien n’a changé.

Portée par la ministre Jacqueline Gourault, l’ordonnance qui réécrit le droit de la formation, a été adoptée par le conseil des ministres mercredi dernier. Les 20 heures vont être transformées en un montant précisé par décret qui devrait tourner autour de 700 euros. Une baisse importante (les formations DIFE ont coûté en moyenne 1 800 euros en 2020), d’autant que la somme ne sera plus cumulable d’année en année. De plus, pour améliorer la qualité des formations, la plupart des organismes devront se faire certifier Qualiopi, les formations seront soumises à un référentiel et une application devrait permettre aux élus d’accéder à un choix plus large.

Mais le texte ne s’attaque pas à deux défauts du dispositif : alors qu’il est possible de demander à une collectivité le détail des formations payées à ses élus, le DIFE est opaque. D’autre part, toujours aussi peu d’élus seront formés (le gouvernement table sur 20 000 par an), et l’ordonnance ne priorise pas l’argent vers les maires des petites communes, qui ont le plus besoin de formation.

Source : Mediapart, 25/01/2021