La cellule investigation de Radio France revient sur les affaires de corruption dans la ville de Nîmes depuis le début des années 2000.
La Senim, société d’économie mixte chargée depuis les années 80 de grands projets d’aménagement urbain dans la capitale gardoise et la communauté d’agglomération, aurait passé de nombreux marchés avec des entreprises de la région sans recourir à des appels d’offres. Sur signalement de l’adjoint au maire chargé des finances, la chambre régionale des comptes a transmis un signalement au parquet sur de possibles faits de favoritisme et de trafic d’influence. Franck Proust, actuel président de la communauté d’agglomération de Nîmes, devra aussi répondre d’accusations de trafic d’influence dans le cadre de la vente d’un terrain à un intermédiaire.
Le maire de la ville depuis 2001, Jean-Paul Fournier, a quant à lui été condamné en 2009, puis en appel en 2010, pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire dite du « Diamant noir », du nom d’une impasse nîmoise dans laquelle le maire possédait un terrain. Neuf jours seulement après la vente de cette parcelle, des travaux de raccordement au réseau d’eau potable de la ville étaient votés lors d’un conseil d’agglomération présidé par le propriétaire du terrain.
Plus récemment, en janvier 2021, le procureur de Nîmes a ouvert une information judiciaire pour « prise illégale d’intérêt », à la suite d’une délibération votée au conseil municipal de Fournès, près du pont du Gard. En 2018, le conseil municipal valide l’arrivée d’un centre logistique d’Amazon sur un terrain de de 38 000 mètres carrés. Des habitants opposés au projet découvrent que des parcelles sont détenues par l’actuel maire et par des proches de conseillers municipaux.
Source : France Info, 06/03/2021