L’ancien sénateur Joseph Castelli condamné à 4 ans de prison pour trafic d’influence et corruption

Dans le jugement qu’il a rendu ce mardi, le tribunal correctionnel de Bastia dénonce « un pacte de corruption », de 2009 à 2012 selon les prévenus, entre Joseph Castelli, qui avant d’être sénateur (de 2014 à 2020) était jusqu’en 2010 maire de Penta di Casinca et au moment des faits également président du conseil général de Haute-Corse et élu du syndicat intercommunal de la Casinca, et les chefs d’entreprise Patrick Brandizi, Charles Rugani, Paul di Luna.

Selon la justice, les deux premiers ont établi des fausses factures (respectivement 153 000 euros et 59 000 euros) par le biais desquelles ils ont financé de manière occulte une partie de la construction de la villa de l’ancien élu casincais, et le troisième n’a perçu que 12 000 euros sur des travaux d’un montant global de 74 000 euros effectués sur cette maison, en échange de l’attribution de marchés publics par la mairie de Penta ou le syndicat intercommunal (plus de 9 millions d’euros pour le groupe Brandizi, 1 million pour la SARL Construction du Nebbio de Charles Rugani, 345 000 pour l’entreprise de Paul di Luna).

Joseph Castelli a été relaxé des accusations de blanchiment aggravé de fraude fiscale ainsi que de trafic d’influence passif en ce qui concerne uniquement les faits relatifs à la SARL Construction du Nebbio. Il est en revanche reconnu coupable des autres faits de trafic d’influence et également de corruption passive et de faux. Le tribunal l’a condamné à 4 ans d’emprisonnement dont un avec sursis et mandat de dépôt pour la partie ferme et 100 000 euros d’amende. Il a ordonné, en outre, la confiscation de sa villa à hauteur de 300 000 euros. Patrick Brandizi est déclaré coupable d’abus de biens sociaux, de corruption et trafic d’influence actifs. Charles Rugani est relaxé des faits de trafic d’influence actif mais il est reconnu coupable d’abus de biens sociaux et de corruption active. Ils sont condamnés à la même peine de prison : 2 ans dont 6 mois avec sursis, et à une amende (250 000 euros pour Patrick Brandizi et 80 000 euros pour Charles Rugani). Paul di Luna est condamné pour corruption et trafic d’influence actifs et faux à un an de prison, peine qui sera purgée par le biais d’une assignation à domicile et d’un bracelet électronique. Il devra également s’acquitter d’une amende de 15 000 euros.

Les avocats de la défense ont tous annoncé qu’ils font appel du jugement.

Source : Corse Matin, 30/03/2021