Le « serial-repreneur » d’entreprises Frank Supplisson rattrapé par la justice

Frank Supplisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde et Éric Besson, reconverti dans la reprise d’entreprises en difficulté, a été mis en examen, mercredi 21 avril, dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte il y a plusieurs années sur les conditions de rachat du groupe sidérurgiste Ascometal, dont le siège est en Lorraine. Frank Supplisson avait réussi, en 2014, à mettre la main sur cette pépite industrielle, qui comptait alors 1 900 salariés et avait été entraînée dans une impasse financière par un fonds vautour, au nez et à la barbe du sidérurgiste brésilien Gerdau.

Confiées aux policiers de l’office anti-corruption (OCLCIFF), les investigations judiciaires sur les conditions de cette reprise ont discrètement prospéré, depuis 2015, avant de déboucher sur l’ouverture d’une information judiciaire, ce 21 avril 2021, par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine). Auditionné le jour même, le haut-fonctionnaire est ressorti du bureau du juge d’instruction avec un placement sous contrôle judiciaire et une palanquée de mises en examen : « abus de biens sociaux », « faux et usage de faux en écriture privée », « escroquerie au jugement en bande organisée » et « blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée ».

Selon Mediapart, Frank Supplisson, qui a bénéficié du soutien du délégué interministériel aux restructurations d’entreprises rattaché à Bercy, a souhaité reprendre l’usine d’Annecy en raison de ses capacités foncières, et non pour le maintien de l’outil industriel.

Source : Mediapart, 29/04/2021