Fuites au Quai des Orfèvres. Le parquet réclame de nouveau un procès pour l’ex-patron de la PJ

Le parquet de Paris demande à nouveau le renvoi en correctionnelle de l’ex-patron de la PJ parisienne et de 12 autres personnes dans l’affaire des fuites au « 36 » qui avait ébranlé l’institution policière en 2015. Bernard Petit est soupçonné d’avoir, via des intermédiaires, renseigné le fondateur du GIGN Christian Prouteau avant sa garde à vue fin 2014 dans une tortueuse affaire d’escroquerie et de trafic d’influence, impliquant également Christophe de Rocancourt, surnommé « l’escroc des stars ». Par ricochet, l’affaire avait aussi entraîné la chute de Joaquin Masanet, figure du syndicalisme policier alors à la tête de l’Anas, l’association qui gère les œuvres sociales de la police.

Les mises en examen, le 5 février 2015, du directeur de la police judiciaire, de son chef de cabinet Richard Atlan et de Joaquin Masanet avaient eu un écho retentissant. Trois ans après, l’enquête avait débouché sur des premières réquisitions du parquet, qui réclamait un procès contre Bernard Petit et Richard Atlan pour « violation du secret de l’instruction » et « révélation d’informations sur une enquête » au bénéfice de Christian Prouteau.

Les investigations avaient notamment mis au jour un vaste système de corruption autour de Jo Masanet, soupçonné d’avoir monnayé ses interventions en profitant de son influence dans les hautes sphères de l’administration. Le parquet redemande qu’il soit jugé pour « trafic d’influence » et « abus de confiance aggravé », l’accusant d’avoir détourné plus de 470 000 € des caisses de l’Anas via des surfacturations et près de 60 000 € de frais de bouche indus.

Le cœur du dossier, l’affaire d’escroquerie impliquant Christian Prouteau, avait pour sa part été disjoint. L’ancien gendarme, Christophe de Rocancourt, sa compagne, son ex-avocat, un notaire et l’ancien secrétaire d’État socialiste Kofi Yamgnane auraient dû être jugés en 2020, mais le procès avait été renvoyé pour cause de pandémie. Prévu pour se tenir à partir du 31 mai, le procès pourrait à nouveau être reporté.

Source : Ouest France, 27/05/2021