L’enquête pour « corruption » visant le géant de l’eau Veolia sur ses activités en Roumanie, ouverte en 2016 en France, a été classée sans suite en juillet 2020, a appris jeudi 3 juin l’AFP auprès du parquet national financier (PNF). Cette enquête, ouverte en novembre 2016 pour des soupçons de « trafic d’influence » et de « corruption active et passive » a été classée, le parquet anticorruption ayant jugé l’infraction « insuffisamment caractérisée », selon cette source.
Les investigations en France avaient été lancées après le dépôt d’une plainte dans le prolongement d’une enquête en Roumanie visant une filiale locale de Veolia, Apa Nova. Cette procédure roumaine, ouverte en septembre 2015, a elle-aussi aussi été classée, « faute de preuves », a appris l’AFP auprès du parquet anticorruption (DNA) roumain. Apa Nova, filiale chargée de la distribution de l’eau à Bucarest, était soupçonnée d’avoir versé plus de 12 millions d’euros de pots-de-vin entre 2008 et 2015 en échange de décisions favorables des autorités locales, notamment sur le tarif de l’eau. Dans ce volet roumain, neuf personnes, dont deux Français, étaient poursuivies. En France, la plainte à l’origine de l’enquête du PNF avait été déposée par un salarié de Veolia en France et président d’une association anticorruption, Jean-Luc Touly.
La justice roumaine avait ensuite lancé d’autres investigations sur Apa Nova, cette fois pour des soupçons d’évasion fiscale et de blanchiment. Le préjudice subi par l’État roumain s’élèverait à au moins 5,5 millions d’euros en ce qui concerne l’impôt sur le bénéfice et la TVA, et à 17,3 millions pour le blanchiment. Interrogé par l’AFP, le parquet anticorruption roumain a indiqué que cette enquête était pour sa part « toujours en cours ».
Source : Ouest France, 03/06/2021