La Réunion : le président du conseil régional épinglé pour son cabinet trop « politique »

Candidat à un troisième mandat, le président du conseil régional de La Réunion, Didier Robert (divers droite), va devoir affronter localement une nouvelle tempête politique. Condamné le 21 mai à quinze mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité par le tribunal judiciaire de Saint-Denis, après avoir perçu des rémunérations litigieuses dans la société publique Réunion des musées régionaux, Didier Robert, qui a fait appel, est épinglé pour s’être entouré d’un cabinet pléthorique et très coûteux. Selon un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), le responsable de la collectivité disposait en 2020 « d’au moins » 22 conseillers techniques et chargés de mission, en plus des six collaborateurs autorisés par la loi. Pour un coût de plus de 1,4 million d’euros par an.

Selon l’analyse de la CRC, ces conseillers techniques n’occupent pas des fonctions purement administratives mais remplissent des missions qui « s’apparentent à des activités politiques ». Ils doivent être comptés parmi les collaborateurs de cabinet dont l’emploi par des autorités territoriales est strictement encadré par une loi de 1987. La CRC souligne que ces recrutements ont été opérés de façon « discrétionnaire », sans transparence et sans appel à candidature. Les magistrats financiers s’étonnent aussi que les fiches de poste de ces conseillers techniques soient « succinctes » et présentent « un caractère vague ». La CRC évoque en outre un « risque de confusion entre fonctions politiques et administratives » en raison des engagements politiques de 18 de ces conseillers. « Onze étaient candidats en tête de liste lors des élections municipales de 2020. » Et huit avaient été « par le passé collaborateurs de cabinet d’autorités locales ».

Source : Le Monde, 07/06/2021