« Dieselgate » : Renault mis en examen pour « tromperie »

L’entreprise Renault a annoncé mardi 8 juin avoir été mise en examen pour tromperie dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en France en 2017 sur les émissions polluantes des moteurs de certains de ses véhicules diesel « ancienne génération ». Le constructeur est accusé d’avoir installé un logiciel sur ses voitures diesel pour tromper les contrôles antipollution. Les moteurs concernés sont tous ceux de la génération Euro 5 (2009-2011) et Euro 6B (2013-2017). Fin 2016, le service de la répression des fraudes avait, dans un rapport, mis en lumière des écarts allant jusqu’à 377 % entre les performances de certains modèles Renault au moment de leur homologation en laboratoire et celles enregistrées lors de leur utilisation en conditions réelles. S’appuyant sur le témoignage d’un ancien salarié, les enquêteurs estimaient que certaines pratiques auraient débuté en 1990.

L’ex-patron de Renault, Carlos Ghosn, a été interrogé comme témoin à la fin du mois de mai à Beyrouth par des magistrats français chargés d’enquêter sur la fraude aux contrôles antipollution chez Renault, selon une source judiciaire libanaise et des sources françaises proches du dossier. M. Ghosn, qui n’a pas été auditionné en vue d’une éventuelle inculpation, avait été lourdement mis en cause, en novembre 2016, dans le rapport initial de la répression des fraudes (DGCCRF) ayant débouché sur l’ouverture d’une information judiciaire contre Renault pour « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués ».

Source : Le Monde, 08/06/2021