« Bien mal acquis » des Bongo : BNP Paribas admet des « carences » mais pas d’« infraction »

La BNP Paribas, mise en examen le 11 mai pour le blanchiment d’« au moins 35 millions d’euros » avec lesquels la famille Bongo s’est acquis villas et hôtels particuliers en France, a reconnu des « carences » mais contesté tout « dessein frauduleux », selon son interrogatoire devant le juge.

Face au magistrat du pôle financier du tribunal de Paris, le représentant de la banque a soutenu que l’établissement n’avait pas connaissance que la famille Bongo « tirait les ficelles » du circuit financier et ignorait que l’argent provenait de potentiels détournements de fonds publics gabonais, dénonçant une « construction intellectuelle » de l’accusation.

Dans le détail, le juge d’instruction Dominique Blanc soupçonne la banque d’avoir permis à la famille Bongo et à ses proches, via une société dénommée Atelier 74, de « convertir des fonds d’origine délictuelle dans des opérations immobilières, à hauteur d’au moins 35 millions d’euros » qui leur auraient bénéficié « directement ou via des structures », entre 1996 et 2008.

Atelier 74, une entreprise de décoration intérieure, était chargée de dénicher les biens pour la famille du président gabonais et de les rénover pour plusieurs millions d’euros. La justice française soupçonne la société d’avoir reçu, sur ses comptes à la BNP, de l’argent en provenance de sa filiale Afrique, via un compte à la BGFI, une banque gabonaise. Ce compte recevait « des dépôts d’espèces en très grand nombre effectués par Omar Bongo et ses proches ».

Source : 20 Minutes, 01/08/2021