L’impôt minuscule (encore) payé par Google en France l’an passé

Le moteur de recherche américain n’a payé que 20,5 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices en France l’an dernier, dix fois moins que ce qu’il aurait dû payer s’il déclarait au fisc français ses revenus effectivement générés dans l’Hexagone. Cela grâce au montage d’optimisation fiscale qui lui permet de déclarer en Irlande les revenus générés en France. Le californien déclare au fisc français un chiffre d’affaires peu élevé (576 millions d’euros), qui correspond seulement aux services rendus par la filiale française aux autres entités du groupe.

En réalité, le chiffre d’affaires effectivement généré en France est bien plus élevé. Il est au minimum de 2,5 milliards d’euros si l’on se fie aux revenus de la publicité dans les moteurs de recherche en 2020 selon l’observatoire du SRI, de l’Udecam et d’Oliver Wyman. Et encore, ces recettes tirées du « search » n’ont représenté l’an dernier que 57% du chiffre d’affaires mondial de Google. Le géant californien tire aussi de copieux revenus de ses multiples autres services: YouTube, AdWords, AdMob, AdManager, l’hébergement…. En appliquant ce ratio à la France, le chiffre d’affaires effectivement engrangé dans l’Hexagone grimperait jusqu’à 4,5 milliards d’euros. Sachant que la marge avant impôt globale de Google l’an dernier s’élevait à 26%, alors le bénéfice opérationnel avant impôt engrangé en France serait compris entre 700 millions et 1,2 milliard d’euros. Avec un taux de 31%, le groupe dirigé par Sundar Pichai aurait donc dû en réalité payer entre 200 et 350 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices auprès du fisc français.

Source : Capital, 18/08/2021