Au terme d’un an et demi d’enquête menée par la PJ d’Orléans, le procureur de la République avait renvoyé Youssoufi Touré devant le tribunal correctionnel pour deux délits distincts. En premier lieu, de possibles détournements de fonds publics : le président de l’université était suspecté d’avoir accordé des avantages indus à une contractuelle de l’établissement, qui était également son amante. Entre 2009 et 2012, la jeune femme, également poursuivie pour des faits de recel, a bénéficié de plus de 33.000 € de remboursements de frais de déplacement et de location de véhicule, le plus souvent pour effectuer le trajet entre Orléans et Bourges, son lieu de domicile.
Ces faits avaient valu à Youssoufi Touré d’être condamné à douze mois de prison avec sursis, le 25 juin 2020, en première instance. Sans se prononcer sur la matérialité de l’infraction et le bien-fondé de ces remboursements de frais, l’avocate générale a relevé que ces faits étaient tout simplement prescrits. En la matière, la prescription est de trois ans : elle était donc acquise depuis deux ans déjà quand l’enquête a débuté.
Un constat qui, pour le parquet général, vaut également pour la deuxième infraction reprochée à Youssoufi Touré. On le soupçonnait de ne pas avoir respecté les règles d’attribution de marchés publics notamment dans le cadre des travaux de rénovation du Hall d’Arcy, un bâtiment de Polytech, conduits en 2015, et dont le coût final, d’avenant en avenant, avait quasiment été multiplié par deux. Ce qui avait mécaniquement permis à l’architecte de voir ses honoraires grimper de 50.000 €. En première instance, ce dernier avait été relaxé sur ce point, tout comme Youssoufi Touré.
Le délibéré sera rendu le 19 octobre.
Source : La République du Centre, 08/09/2021