L’ancien président a été reconnu coupable du « financement illégal » de sa campagne présidentielle de 2012. La peine sera aménagée en détention à domicile sous surveillance électronique. Il s’agit de la deuxième condamnation pour Nicolas Sarkozy : il avait été condamné le 1er mars à trois ans de prison (dont un an ferme) pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite « des écoutes ». Il a fait appel de cette condamnation.
Nicolas Sarkozy n’était jugé que pour « financement illégal de campagne » – pour lequel il encourait un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende –, mais il a « incontestablement » bénéficié de la fraude, disposant de moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait : au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l’époque.
Treize autres prévenus – anciens cadres de l’agence de communication Bygmalion et de l’UMP, experts-comptables – étaient poursuivis pour « faux », « usage de faux », « abus de confiance » ou « escroquerie », des délits passibles de trois à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende.
Guillaume Lambert, qui fut le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a été condamné pour escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale à trois ans et six mois de prison dont deux ans avec sursis. Pour les mêmes charges, Philippe Briand, ex-président de l’association de financement de la campagne, a été condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis. Les deux hommes ont participé à toutes les réunions hebdomadaires qui ont permis de mettre en place à partir de mars 2012 le processus frauduleux et de le valider collectivement, a estimé la présidente du tribunal.
Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, a pour sa part été reconnu coupable d’abus de confiance, de complicité d’escroquerie et de financement illégal de campagne électorale et condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis, assortis d’une peine d’inéligibilité de trois ans.
De son côté, Franck Attal, responsable de la société d’Event & Cie chargée de l’organisation des meetings, a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, et à une amende de 100 000 euros pour complicité de faux, d’usage de faux, d’escroquerie et de financement illégal de campagne électorale.
Source : Le Monde, 30/09/2021