Au procès des sondages de l’Elysée, Claude Guéant est accablé par ses anciens subordonnés

L’examen des faits de favoritisme dans la commande de sondages reprochés à Claude Guéant, alors secrétaire-général de l’Élysée, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet (de 2007 à 2008), et Julien Vaulpré, conseiller technique opinion (de 2007 à 2011), donne l’occasion à ces deux derniers de charger leur ancien supérieur hiérarchique, tout en lui reprochant de s’être défaussé sur eux au cours de l’instruction du juge Tournaire.

Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président Sarkozy pendant un peu plus d’un an, n’entend pas porter le chapeau. C’est pourtant elle qui a signé le 1er juin 2007 le contrat Publifact, la société de Patrick Buisson, accordant ainsi au conseiller de l’ombre des rentrées d’argent considérables. Ce contrat est qualifié de « torchon » par le représentant du Parquet national financier (PNF). Si elle assume sa signature sur ce contrat , elle explique n’avoir fait que suivre les instructions de Claude Guéant, son supérieur hiérarchique, et ce après s’être assurée auprès du chef des services financiers que ce contrat ne posait pas problème.

Également jugé pour favoritisme, l’ancien conseiller technique opinion Julien Vaulpré est très remonté. Il lui est reproché d’avoir commandé, toujours sans appel d’offres, des sondages aux instituts Ipsos, Ifop, Opinionway et TNS, en 2008 et 2009. « Le sujet de la commande m’est totalement étranger. Ce n’est pas ma compétence, je n’ai pas de budget, et je ne suis pas en mesure de choisir tel ou tel institut », proteste l’ancien conseiller, qui se définit comme une simple « courroie de transmission ».

Source : Mediapart, 22/10/2021