Affaire des sondages de l’Élysée : contraint de témoigner, Nicolas Sarkozy refuse de répondre

Après avoir refusé de se présenter à la barre, l’ancien président de la République est finalement venu au tribunal ce mardi 2 novembre lors du procès des sondages de l’Élysée. Car l’association Anticor, qui s’est portée partie civile dans ce dossier, a fait citer l’ancien Président. Dans un premier temps, ce dernier a annoncé qu’il ne souhaitait pas se rendre devant la cour. Mais le président de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a ordonné sa comparution comme témoin, précisant que la justice ferait usage de la force publique au besoin. Faire témoigner un ancien président sous la contrainte, une première.

Dans cette affaire de favoritisme et de détournements de fonds, Nicolas Sarkozy est protégé par l’immunité présidentielle. Mais six de ses anciens collaborateurs sont sur le banc des accusés :

  • Claude Guéant, l’ex-secrétaire général de l’Éysée, comparaît pour « négligence ayant permis un détournement des fonds publics » et « favoritisme » ;
  • Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, devra répondre des mêmes chefs d’accusation ;
  • Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, est lui accusé de « recel de favoritisme », « détournement de fonds publics » et « abus de biens sociaux ». Il est suspecté d’avoir profité de contrats sans mise en concurrence et avec des marges supérieures à 60 %, pour un montant de 2,7 millions d’euros;
  • Pierre Giacometti, lui aussi ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et dirigeant d’une société de conseils, aurait selon le même mécanisme empoché près de 2,5 millions d’euros.
  • Les deux derniers accusés sont Jean-Michel Goudard et Julien Vaulpré, respectivement ancien conseiller stratégie et ancien conseiller technique du président Sarkozy. Renvoyés pour « favoritisme », ils risquent deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Source : Midi Libre, 02/11/2021