Corruption dans le marché de l’eau : Veolia mis en cause, deux cadres mis en examen

Deux cadres de l’entreprise OTV, filiale de Veolia spécialisée dans les infrastructures de traitement de l’eau pour les collectivités, ont été mis en examen, début octobre, par le juge d’instruction Nicolas Aubertin, qui enquête sur des soupçons de corruption dans des marchés importants du SIAAP, le service public de l’assainissement en Île-de-France, selon des informations de Mediapart.

Patrick Barbalat et Didier Le Tallec, respectivement ancien directeur général adjoint et directeur régional Île-de-France d’OTV, sont soupçonnés d’avoir tenté de corrompre, entre janvier 2014 et mars 2015, un de leurs concurrents, l’entreprise italienne Passavant, pour qu’il renonce à de juteux marchés du Siaap, raison pour laquelle les deux hommes ont été mis en examen pour « corruption active ».

Les deux salariés sont aussi mis en cause pour le délit d’« entente empêchant le jeu de la concurrence » pour avoir voulu limiter l’accès à ces importants contrats portant sur la rénovation ou la construction d’installations de traitement des eaux usées.

Un troisième homme, l’avocat Dominique Paillé, ancien secrétaire général adjoint puis porte-parole de l’UMP entre 2007 et 2011, a été placé sous le statut de « témoin assisté » (entre témoin et mis en examen, statut qui peut évoluer au fil de l’enquête), le 7 octobre.

La proposition faite par les dirigeants d’OTV en mars 2015 à Marco Schiavio était la suivante : Passavant devait se retirer de lucratifs marchés d’Île-de-France en échange de quoi il pourrait récupérer des contrats de sous-traitance d’OTV à l’étranger (au Bangladesh, au Qatar, en Colombie ou en Slovénie). Tout cela sur le dos du consommateur, ainsi amené à surpayer la rénovation des infrastructures.

Source : Mediapart, 18/11/2021