Enquête ouverte à l’université Paris-VIII sur de possibles détournements de fonds

Lorsqu’il intègre l’université Paris-VIII, son ex-directeur des services de la recherche a constaté des irrégularités financières dans certaines conventions de recherche. Malgré ses tentatives pour instaurer de bonnes pratiques, les irrégularités persistent et le conduisent à signaler, en juillet 2017, les agissements de trois enseignants à la présidence de l’université.

Soutenu dans un premier temps par la présidente de l’université, Annick Allaigre, il ne l’est plus lorsqu’il évoque son intention de signaler les faits au procureur de la République. Elle ouvre alors une procédure disciplinaire à son encontre en pointant des carences dans son management, un manque de loyauté et un refus de « s’inscrire dans une ligne hiérarchique ».

En avril 2019, en vertu de l’article 40 du code pénal, le directeur des services signale les irrégularités observées au procureur de la République de Bobigny – elles pourraient relever, selon lui, de l’escroquerie, de la fraude, du faux et d’usage de faux et/ou du détournement de fonds publics. Puis, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet, il dépose plainte contre l’équipe présidentielle de l’université qui, à ses yeux, s’est rendue complice d’actes de détournement de fonds publics, menaces et intimidation, outrage, harcèlement moral et menace de crime ou délit contre personne et biens d’une personne chargée de mission de service public.

Près de deux ans après le signalement de M. X. au procureur de la République, un juge d’instruction a été saisi en mars et l’association de lutte contre la corruption Anticor s’est portée partie civile. Quant à M. X, il dispose depuis juin du statut de lanceur d’alerte. La Maison des lanceurs d’alerte relève le « caractère déguisé » de la sanction disciplinaire prononcée à son encontre.

Source : Le Monde, 07/12/2021