Vacant depuis près de deux mois, le poste de directeur général de l’Office national des forêts (ONF) attise les ambitions de hauts fonctionnaires proches d’Emmanuel Macron. Il y a quelques jours, La Lettre A dévoilait la candidature de Jean d’Haussonville, actuel directeur général du domaine de Chambord. À cette première candidature vient de s’ajouter celle de Régine Engström, préfète de la région Centre-Val de Loire depuis le 1ᵉʳ mars 2021.
Concernant Jean d’Haussonville, diplomate de formation et spécialiste des questions culturelles, également commissaire à l’aménagement du domaine de Rambouillet, le corps lui reproche d’avoir retiré à l’ONF la gestion de la forêt de Chambord. Pas question donc de le voir débarquer maintenant à la tête d’un établissement auquel il semblait reprocher un certain manque de compétences.
Mais ce n’est rien par rapport à la réaction en forme de haut-le-cœur des IPEF en apprenant la candidature de la préfète Engström. « Non seulement, elle est connue pour être très autoritaire, ce qui compte tenu du climat social à l’ONF n’est pas une qualité, mais elle est l’objet d’une enquête de la justice et elle a été perquisitionnée », souligne un ingénieur.
Les problèmes de la préfète nommée par Emmanuel Macron datent de fin janvier dernier. Mediapart publiait alors une enquête mettant en cause Régine Engström dans le dossier de rénovation de la caserne Gudin, à Montargis : elle serait intervenue auprès du ministère de la Culture en faveur du preneur, le groupe immobilier Nexity, son précédent employeur entre 2019 et 2021. Quelques semaines après ces révélations, le Parquet national financier a ouvert une instruction pour prise illégale d’intérêts et envoyé un service de police perquisitionner la préfecture de région !
Source : Reporterre, 20/05/2022