Une enquête préliminaire du Parquet national financier va s’intéresser au rôle joué par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, et le gendarme des marchés financiers dans l’opération de prise de contrôle du géant de l’eau par son concurrent.
Elle fait suite à une plainte pénale déposée par les principales organisations syndicales de Suez pour trafic d’influence contre cinq acteurs clés de ce dossier, les présidents des sociétés Engie, Veolia, du fonds d’investissement Meridiam ou encore le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler.
La plainte vise nommément le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, mais aussi le président du conseil d’administration d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, ou encore Antoine Frérot de Veolia. La justice devra donc démontrer si chacun d’entre eux a (ou n’a pas) eu des discussions officieuses afin de ficeler une opération d’achat avant même que celle-ci n’ait été annoncée dans tous ses détails aux salariés et aux marchés financiers.
Selon les informations obtenues par Libération, Kohler a bien reçu le président de Suez, Philippe Varin, et le directeur général de Suez, Bertrand Camus, pour évoquer le désir de Veolia de racheter l’entreprise. Toute la question est de savoir à quelle date cette réunion s’est tenue. Elle aurait eu lieu le 22 octobre, soit bien après les annonces officielles faites par Veolia de sa volonté de racheter Suez le 30 septembre. Mais une source proche de Suez évoque un rendez-vous pris dès le mois d’août à l’Elysée par les dirigeants de la désormais ex-filiale d’Engie, et qui aurait été annulé par le secrétaire général de l’Elysée. Ceci accréditerait donc la thèse selon laquelle l’affaire était déjà dans le sac pour Veolia.
Source : Libération, 02/11/2021